The interface, Francois Dagognet wrote, is a “fertile nexus.” Rather than an immaterial surface or an impartial gateway, the interface itself continually draws upon political, social and cultural sources, all which work to encourage particular productivities while suppressing or negating others. This article explores the specific properties of Amazon Alexa, the “digital assistant” for the home who plays music, delivers news, tells jokes, and plays games. Of course, Alexa interfaces with content — a deluge of diverse applications and information are smoothly brought together through her consistent voice and coherent personality. But Alexa also interfaces with history — she is part of a longer genealogy of gendered interfaces from Siri and Cortana all the way back to Bell Labs, a genealogy predicated on a subjectivity of subservience. Alexa also interfaces with capital — the “Skills” she can learn, and which the user must remember and repeat, are based on a landscape of corporate brands and commercial products. Finally, Alexa interfaces with culture — the predominantly white male culture of contemporary software production shapes the type of sexuality and subjectivity embodied by the bot. Following Alexander Galloway, the interface can thus be understood less as a mere palimpsest of previous traces, and more as a generative performance in the present. The runaway success of Alexa has established her as a universal mediator for the smart home and a model for the internet of things. As the prototype of a technical vision, Alexa’s performative interfacing — and the politics enacted through it — need critical examination.
Pour Francois Dagognet l’interface est une « fructueuse convergence ». L’interface n’est ni une surface immatérielle ni un portail neutre ; bien au contraire, elle est en continu le lieu de convergence de phénomènes politiques, sociaux and culturels qui se combinent en des productions singulières tout en écartant ou supprimant d’autres configurations. Nous explorerons ici les propriétés d’Alexa, l’assistant domestique personnel commercialisé par Amazon, capable de jouer de la musique, de diffuser des flash infos, de raconter des blagues et de jouer avec vous. Bien sûr, Alexa propose une interface de contenus : grâce à elle, nous avons facilement accès à une myriade d’applications et d’information médiés par sa voix reconnaissable et sa personnalité stable. Mais Alexa a aussi partie liée avec l’histoire — elle entre dans une longue lignée d’interfaces genrées, qui va des plus récentes Siri et Cortana jusqu’aux Bell Labs, et qui s’inscrivent dans une position subjective de servilité. Alexa a également partie liée avec le capital — les « compétences » ou « Skills » qu’elle apprend et que son détenteur doit mémoriser et répéter sont des applications issues du domaine des marques et des produits commerciaux. Enfin, Alexa a partie liée avec une certaine culture : le type de subjectivité et de sexualité qu’incarne ce chatbot reflète l’univers quasiment exclusivement blanc et masculin des informaticiens aujourd’hui. Si l’on suit les analyses d’Alexander Galloway, l’interface n’est pas tant un simple palimpseste de traces antérieures qu’une mise en œuvre productive dans le moment présent, une performance. Le succès rencontré par Alexa en fait un médiateur universel de la domotique connectée et un modèle pour l’internet des objets. Parce qu’elle est le prototype d’une certaine vision technique, l’interface productive d’Alexa (et les enjeux politiques afférents) mérite notre attention critique.